C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Résultat de la recherche de Baud. Sebourc B., t.1 
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     ACCROIRE     
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On n'accroit rien à Dieu qu'il ne faille paier "On n'offense pas Dieu impunément" : L'escripture tesmoingne, dont on fait le sautier : Qui deshonneure chiaus que on doit avoir chier, Che est père et mère, qui leur fait destourbier, Jhésus, li tous puissans, leur envoie encombrier ; S'il ne l'ont en che siècle, si l'ont-il en infer.On n'acroit riens à Dieu, qu'il ne faille païer (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 66).

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     AIMER     
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C'est follement aimer quand on fait son dommage : Ensément pensoit chius, qui au corps ot le rage. Amours li ot son cuer mis en mauvais usage ; C'est folement amet quant on fait son dammage. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 8).

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     AMENDEMENT     
En méfaire il n'y a qu'amendement. "Une faute ne demande ni plus ni moins que réparation" : Et dist [le conte] : "chius Dame-Diex, qui maint el firmament, Qui nous donne le vin, et le pain et le fourment, Gart ceste compaingnie, que je voi en présent ! Et le royne Rose trestout premièrement, Comment que je me plaingne de son engenrement ; Mais il n'a en mesfaire fors que amendement..." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 178). Promoteur, venez a la court Tantost ! Et soyez advisé Respondre le long ou le court Du cas qui vous est imposé. C'est, car vous estez accusé, N'avoir pas tousjours justement De vostre office bien usé. En mal fait gist amendement. (Danse macabre C., 1485, 39).

Rem. Hassell 162, M106.

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     AMI     
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Mieux vaut (trouver) un ami en chemin / voie que denier en courroie/que l'or en arche... : Que te vaudra celle monnoie Quant seras au tour de ta roie, Qu'en terre seras enfouis ; (...) Donne et rend ce que tu as pris ; Car mieus vault en chemin amis Que ne font denier en coroie. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 141). Ensi fu respitez l'enfès, qui Diex doint joye. Pour ce, dist .J. proverbes, miex vaut trouver en voie Un boin certain ami, que denier en coroie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 31). Chertes, dist Esmerés, il y a .X. ans ou plus Que j'ai oï parler qu'il est et sus et jus ; Mais onques ne le vi, dont je sui irascus. Mais quant je voi ses fielx, j'en doi loer Jhésus, Car par euls nous est hui biaus serviches rendus ! Miex vault amis en voie qu'argens en ches tissus. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 207). Ensement fu Croy de la mort escapés Par la noble ducoise ["duchesse"] ouù mout ot de biautés. mieus vaut amis en voie, oy dire l'avés, Que deniers en coroie, ne nulle richetés. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 401). Si vueil prendre le dit du sage Qui dist : mieulx vault amy en voye Que ne fait denier en courroye. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 138). Les deux amans furent joyeux a merveilles de ceste aventure, qui du tout leur estoit plaisant et agreable, combien qu'lz ne sceussent dont ce venoit. Et pour ce a fait ceste histoire son entree disant que mieulz vault amy en voye que tresor en sa huge. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 203). Pour che dist on souvent en .I. commun parler : Mieux vaut .I. bon amy en se voie encontrer Que deniers en coroie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 50). ...Nulz n'en choisir [d'ami] s'il n'est notable, retenir vueilles ce notable, ; Tousdit vault mieulx amys en voye Que non fait vaisselle sur table N'avoir plain coffre de monhoye. (GARIN, Compl., 1460, 85). Vous m'avés fait grant courtoisye De m'estre venu revengier, Car vous m'avés sauvé la vye Et getté d'ung tresgrnt dangier ; Jamais ne cuiday plus mengier. Il est temps que d'icy desmarche ; Le proverbe ne fault changier : Miaulx vault amy que l'or en arche. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 62).

Rem. Morawski 1240, Muez vaut amis an place que argent en borse, 1241 : Mieuz vault amis en voie que deniers en corroie ; Hassell 36, A94 ; DI STEF. 20b et 20c, ami.

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     ÂNE     
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[L'animal difficile à dresser] Qui âne et femme mene sans peine ne va mie : Et la belle lui dist, qui ne va arrestant : "O vous m'en vueil aler à cest heure present." Et Robastre lui dist :"Trop m'alez argüant, Car mettre me voulez en ung travail moult grant, Li homs qui maine femme et asne va cachant, Il ne va pas du jour sans grant paine yssant." (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 56). Pour che dist .J. proverbez que dient li pluisour : Qui asne et femme mainne, sans paine n'ist du jour. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 196). Pour ce dit on parole qui est bien averie : Qui asne et femme maine sans paine ne va mye. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 123). Qui gouverneur d'ung grant mesnage Se treuve, il a beaucoup a faire ; Mais le mestier est plus sauvage C'on a voulu pourtraire. C'est ung tresmerveilleux affaire : , Son corps n'est pas sans aultre paine.Qui asne chasse et femme maine, De reposer il n'a que faire (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 76).

Rem. Morawski 1820 : Qui âne touche et femme maine Dieu ne l'a pas gardé de paine ; Hassell 40, A146 ; DI STEF. 25a, ane.

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     ARGENT     
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Argent ard gens : Car une grange fist [un diable] de monnoie pupler, Et puis l'ala tantost à moult de gent conter ; Chil alèrent tantost le grange deffremer, S'alèrent le monnoie querquier et entasser ; Et li deablez ala celle grange allumer, Si fist le gens dedens ardoir et embraser. Pour chou ot nom argens ; li noms n'en voelt muer, Car il art tout le monde, si lons qu'on set aler (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 33-34). S'est li siècles à chou venus Que n'est chiertes nulle, ne nuls Qui soit amis, fors li argens, Et c'est li chose qui art gens. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 23). Ne te fye en or n'en argent, Qui par feu d'avarice art gens (ALECIS, ABC P.P., 1451, 16). Les riches ont deux nouveaux purgatoires, L'ung en enfer et l'autre en leur argent, Car chascun scet que argent se nomme "art gent". (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 35). [Dans un poème intitulé Oroison de sainct Ipolite ; strophe qui aligne des jeux de mots par écho] Je vous tiens mon tresoir refulgent gent, Argent ard gent, point ne m'est confort fort, Le monde faulx par trop hardiment ment, Souvent soubz vent en maint bon couvent vent Il prend et rend confus maint milort ort ; Support et port soiés, quand la mort mort, S'a tort me tord, j'ai pour vous tout mon armoy Vous seulement, Dieu le scet, vous et moy. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 521).

Rem. Hassell 41, A166 ; DI STEF. 31a, argent.

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     BAISER1          BAISER2     
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Au baiser souvent on se conchie ("on se déshonore") : Et puis que vrais amans aime de coer s'amie, Il ne li requerroit jammais de villonnie ; Mais bien croi qu'au baisier souvent on se conchie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 173).

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     BOUCHE1          BOUCHE2     
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On ne doit pas baiser toutes les bouches qui rient : Mais on donne à mengier tellui à sa maison C'on l'emploïeroit miex à donner .I. gaignon. Toutes bouches qui rient à le fois, te dist-on, Ne voilent pas baisier ; bien souvent le voit-on. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 358). Et pour ce dit on voir qui dit ceste raison : Toutes bouches qui rient baiser ne les doit on. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 418).

Rem. Hassell 57, B153.

9
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     BOYAU     
Il fait mal lier/allier/étreindre...autrui boyau au sien. "Il ne fait pas bon s'unir à qqn qui n'est pas de votre monde" : Bauduins, qui tenoit maint royame en servage, A bailliét Taillefier a l'adurét corage Bauduin de Sebourc, qui fu de son linage, Car li roys le tenoit plus loial et plus sage Que chiaus qui ne sont pas estrait de son parage ; Car d'estrainge boiel, che dist on par usage, Aloier fort au sien souent en vint domage. (Bât. Bouillon C., c.1350, 79). Estrange boiiel fait mais au sien à liier (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 39). [Le bastart est attaqué par le fils du forestier accompagné de quter complices] Quant le bastart perceut le felon lozenger, Il a traite l'espee qui fut de bon assier. Quant cil voient l'espee reluire et flamboier, Ly .IIII. s'en fouÿrent et retraient arrier, Et l'enffes demoura. Le bastart sans targer L'assena si tres bien dessus le hanapier Que de cy es espaules ne remest que trancher. Mort l'abat ens ou bois, or ot il son loier ; Et ly .IIII. s'en fuyent, nel vinrent pas venger. Pour ce dit ung proverbes qui moult fait a priser Qu'estrange boyel fait mauvés au scien loyer (Tristan Nant. S., c.1350, 222). Cil paien m'ont failli, Damedieu les maudie ! Or voy bien que li ons est plaing de grant sotie Qui estrange boiel en riens au sien alie. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 338). Beau nepveu, qui son cuer croit a toute heure, aucunement ne puet estre qu'il ne folie. Et pour ce ne croiés point vostre corage [qui est amoureux d'une autre personne que celle qu'on lui destine], mais croiez le roy (...), si ne folierés point : il ne fait pas bon estraindre estrange boiel au sien, car on se doit aller selon soy et a ce que l'en congnoit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 70).

Rem. Morawski 881 Il fait mal loier autrui bovel au sien ; Hassell 58, B167 ; DI STEF. 107c-108a, boyau.

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     CHAËL     
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On nourrit tel chael qui ensuite attaque son maistre. "On nourrit tel petit chien qui après vous fait du mal (on fait du bien à un tel qui ensuite vous fait du mal)" : Tant garda Bauduin, le dansiel de jouvent, Qu'il engroissa sa fille ; et des autres grantment. On norist tel quaiel, ce dist-on bien souvent, Qui saut se maistre au col moult anguisseusement. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 38). Pour ce dist ung proverbe (...) C'on nourrit tel quayel et va on ellevant Que puis coeurt sus son maistre (Cip. Vignevaux W., p.1400, 99). On a bien tel kaiel norit et essauciet Qui depuis mort son maistre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 673).

Rem. Morawski., 2312 Tel chael norrist on qui puis runge et menjue la couroie de son maistre ; Hassell 73, C164 ; DI STEF. 165b, chien.

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     CHEMINER     
Si on veut cheminer et aller à foison il faut se tenir à l'exploit du matin : Lendemain au matin, ains que jour veist-on, S'apresta li vassaus, qui Gallerans ot non. Car qui voelt cheminer et aler à foison, A l'esploit du matin bien tenir se doit-on. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 36).
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     CHÊNE     
Le chêne ne chiet pas au premier coup : Dist li rois Brighedans : "Ne le laidengiés mie. L'amour d'une pucelle n'est pas si tost gaingnie ! Au premier cop li kaisnez, che dist-on, ne kiet mie." G'irai parler a lui, par amoureuse vie, Espoir qu'amours l'ara assez tost conseillie : Car chi jure une femme qu'elle n'en fera mie, Plus tost est retournée que li vens ne toupie (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 142). "...mais attendre couvient ung petit pour ce que du premier coup, comme l'en dit communement, on n'abat point le quesne." (Comte Artois S., c.1453-1467, 127). [Dans ce poème intitulé La mort Fredericq Empereur, Molinet assimile Frédéric à un arbre géant qui, après une extension de ses branches jusqu'en Inde, finit par trébucher, sans toutefois se laisser abattre trop vite] Cest arbre hault de quoy le fruict germine, Florist, prospere et est fort exauchiet, Fut tant illustre et de si noble mine Que l'aigle fort, qui triumphe et domine Sus tous oiseaux, s'y estoit anichiet ; Et maintenant le voyons trebuchiet, Mais quoy que Mort y ait prins son assenne, Au premier coup n'abat on point le chenne. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 271). Cop aprés cop, gros quesnes abat on. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 132).

Rem. Morawski 189 : Au premier cop ne chiet li chesnes et 1474 : On n'abat pas lo chane au premier coul ; Hassell 69, C114 ; DI STEF. 157b, chene. Cf. aussi Morawski 1064 : Le chesne est bon boys qui par le mylieu se fent, 1632 : Petiz homs abat grant chesne.

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     CHER     
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Chose qui est chère est tousjours aimée : [La princesse Sarrazine reproche au roi Bauduin de ne pas accepter ses avances amoureuses] Mais pour ce que je sui a vous habandonnee, I metés vous refus, par le Vierge honneree. On prise moult petit le chose habandonnee : La chose qui est chiere est toudis desiree. (Bât. Bouillon C., c.1350, 89). ...Les marchis Qui viènent au tournoy (..) Regardent ches pucellez, qui ont les corpz polis. Il n'est si dolans coers qui n'en fuist resjoïs ; Mais telz en convoita, à faire ses délis, Qui pour .M. mars d'or fin n'en finast d'un seul ris : Car chose qui est quière est amée tout dis. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 77). La chose chier achatee Est souvente ffoiz mieux amee (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 525).

Rem. Morawski 1103 : Le plus chier est le meilleur ; Hassell 75, C186 ; DI STEF. 157c, cher ; Hassell (latin) 75, C186 : Omne quod est rarum, dicunt homines fore carum cité dans Hassell Appendix 257, R1.

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     CHÉTIF     
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[Sentence] Quand un chétif vient en domination, il y a en lui plus d'orgueil qu'en un prince de nom : "...Cuide le roys, (...) Que je li doive rendre ensément mon baston ? Nannil, par chelui Dieu qui souffri pation ; Ains me porterai fier que lupart, ne lion !" "Sire", che dist Madoines, "bien croire vous doit-on : Car quant un chétis vient en domination, Plus d'orgeul a en lui qu'en un prinche de non." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 375).

Rem. Hassell 70, C121.

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     CHEVAL     
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Celui qui va à cheval ne doit pas trop chanter : .I. messaiges vint, qui Gaufroi salua. Si très males nouvellez à Gaufroi dira jà Dont la joie qu'il ot à dolour retourna. Pas ne doit trop chanter chieus qui à cheval va ; Né trop plourer ossi li homs qu'à piet sera : Car quant il plaist à Dieu tantost remonté l'a, Et chieus qui trop haut chante quant Diex volt tost plourra. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 265).

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     CHÈVRE     
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La chèvre doit brouter là où elles est assenée ("placée") : "Dame, dist Bauduins, par le vertut discrée, Kièvre couvient brouster là où est assenée." "Dame, dist Bauduins, chieus qui en Dieu se fie, Il ne poet vraiëment faire nulle folie ; Et je me fie en Dieu, le fil sainte Marie. Et comment que je soie en ceste manandie, Che n'est point pour tolir autrui sa signourrie..." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 277).

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     CHIEN     
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Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage : Qui le chien voeilt ocirre, tuer, et méhaignier, Le rage le met seure (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 326). Qui le kien voelt honnir Le rage lui met seure, pour lui faire morir. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 340). Qui son chien veult tuer lui met la rage Assus (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 125). ...des ce qu'il meschiet aux chetiz, on leur met sus que c'est par leurs dessertes, comme cellui qui son chien veult tuer et pour couleur de son fait lui met sus la rage. (CHART., Q. inv., 1422, 37). Puis sa mort [de Madame d'Autriche] sont povres gens hutinés, Tauxés, tanés, pourjectés (...) : Qui hait son chien luy met le raige sus. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 175).

Rem. Morawski 2146 : Qui son chien viaut tuer la rage li met sus ; Hassell 74, C168 ; DI STEF. 166b, chien.

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     CHIEN     
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Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage : Qui le chien voeilt ocirre, tuer, et méhaignier, Le rage le met seure (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 326). Qui le kien voelt honnir Le rage lui met seure, pour lui faire morir. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 340). Qui son chien veult tuer lui met la rage Assus (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 125). ...des ce qu'il meschiet aux chetiz, on leur met sus que c'est par leurs dessertes, comme cellui qui son chien veult tuer et pour couleur de son fait lui met sus la rage. (CHART., Q. inv., 1422, 37). Puis sa mort [de Madame d'Autriche] sont povres gens hutinés, Tauxés, tanés, pourjectés (...) : Qui hait son chien luy met le raige sus. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 175).

Rem. Morawski 2146 : Qui son chien viaut tuer la rage li met sus ; Hassell 74, C168 ; DI STEF. 166b, chien.

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     COEUR     
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Le coeur fait l'oeuvre : Hé ! Diex, que li .III. frère furent bon vavassour ! Jone damoisel furent, mais il ont grant valour ; Et s'avoient grant coer de conquerre l'estour. Et li bons coerz fait l'oevre, non mie le lonc jour. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 103). Il n'est si bon glaive que le corage. C'est à entendre que toute force d'armes est riens se grant courage ne la maine. Pour ce fu dit ou proverbe rural : Le cuer fait l'euvre. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 108). Mais on dist bien souvent, c'es verité prouvee, Que bon ouvrier ne puet venir tart a journee, Car li bons cuers fait l'oevre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 175). Or avant, Bordelais, bonne gent redoutee ! Gerart s'y soit saisy et se gent decopee ! Ne faut point que faintise soit en vous demoree, Li bons cuers fait l'ouvrage ! (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 650). Par son merite aquist la thoison [Le comte Englebert de Nassau], Myeux que Jazon quy fall a Medee ; Grand chambellans fut aulcune saison De la maison d'Austrice et qui par son Hault bruit et son fut moult recommandee, Sy bien gardee et sy bien regardee Qu'entrelardee est de gloire a tousjours : Le cueur faict l'euvre et non pas les longz jours. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 395).

Rem. Morawski 1069 : Li cuers fet l'euvre ; Hassell 79, C236 ; DI STEF. 181a, coeur.

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     COUARD1          COUARD2     
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Le couard n'aura jamais belle amie : ...se je sui abaubie De querre mon pourfit, je serai bien honnie : Car puis c'on s'abaubist on ne vault une aillie ; Car jà cowars n'ara, à nul jour, belle amie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 64). Lors me couvient couvertement viser Et regarder a senestre et a destre, Que Male Bouche entour moi ne puist estre. Ensi Paours me tient en grant soussi. Mes savés vous de quoi je me soussi ? De ce qu'on dist, oubliié ne l'ai mie, Que couars homs n'avra ja belle amie. Mes sans faille, dame, ma couardise Ne me vient point de mal ne de faintise, Fors que de tres parfette loyauté (FROISS., Orl., 1368, 90). Quant Richart l'entendi, se mua coulour, Au roy ne fesis mal pour tout Inde majour ; En son tref l'envoia par .X. hommez d'onnour. Pour che dist on, c'es vrai : li couart par nul tour N'ara ja bielle amie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 840).

Rem. Hassell 85, C319 ;DI STEF. 201b, couard.

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     CROIRE     
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Celui qui moins en sait de l'Évangile, c'est celui qui plus y croit : Plus tost se poet dampner c'uns autres ne porroit, Car il scet l'escripture, et toute le conchoit ; Mais chius qui mains en scet, c'est chius qui miex i croit. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 202).

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     DEUIL     
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Il n'est deuil qu'on n'oublie/qu'il ne convienne oublier : Il n'est doels c'on n'oublie, à terme bien prochain. Qui est mors, il est mors, on le boute en quavain ; Ne on ne laisse au monde frère, fil, ne germain, Qui en donnast pour l'âme une pièche de pain (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 25). ...a fin que mains il m'anoie, Avoecques moi on s'esbanoie As dés, as escés et as tables Et a tous biaus jeus delitables Qu'on poet aviser pour mon corps. Et assés bien, je m'i acors, Par l'ordenance et le consel D'Atemprance, a cui m'en consel, De Congnissance et d'Esperance, Qui me proumettent delivrance ; Car il n'est perte qui n'aviegne Ne doels Qu'oubliier ne conviegne. (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 134).

Rem. Hassell 92, D49 ; DI STEF. 249b, deuil.

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     DIABLE     
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Ce que le diable emporte, il le rapporte sans danger ("sans difficulté") : "Sire, dist la danselle, venés vous recouchier. Encontre telle gent chertes n'avés mestier, Car tost vous porteroient en enfier herbergier." "Par foy, dist Bauduins, je n'en donne .I. denier ! Che que déables emporte raporte sans dangier." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 283).

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     DONNER     
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L'homme qui plus donne qu'il n'a, on le tient à chétif : Mais li homs qui plus donne que de pension n'a, On le tient à quétif se puis besoing en a. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 35). On fait bien tant dou sien c'on n'i a que donner ["On fait le bien avec son avoir jusqu'à ce qu'on n'ait plus rien à donner"] (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 69). ...il est trop large du sien Qui par donner pert son renom. (CHART., B. Dame, 1424, 346).

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     DONNER     
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L'homme qui plus donne qu'il n'a, on le tient à chétif : Mais li homs qui plus donne que de pension n'a, On le tient à quétif se puis besoing en a. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 35). On fait bien tant dou sien c'on n'i a que donner ["On fait le bien avec son avoir jusqu'à ce qu'on n'ait plus rien à donner"] (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 69). ...il est trop large du sien Qui par donner pert son renom. (CHART., B. Dame, 1424, 346).

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     DONNER     
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Celui qui peut donner acquiert souvent maint dru. "Celui qui peut donner se fait souvent beaucoup d'amis" : Le poeple aveulissoit, par donner or molu ; Car chieus qui poet donner, aquiert souvent maint dru (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 185).

27
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     DONNER     
.

Qui n'a que donner jamais ne sera aimé. "Celui qui n'a rien à donner n'a pas d'amis" : Adès est bien venus chiux qui donner vaura, Et qui n'a que donner jà amez ne sera (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 34).

28
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     DONNER     
.

Qui assez peut donner, on l'aime mieux qu'un roi : Ensement prise-on cheulz, qui dou leur font otroi ; Qui assez peut donner, on l'aime miex c'un roi. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 27).

29
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     DORMIR     
-

Il vaut mieux dormir que penser trahison : Telz dort tant au monstier, sans entendre orison, Qu'au revenir ne puet dormir en se maison. Encor vault mieux dormir que penser traïson. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 3).

30
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     DORMIR     
-

L'homme, quand il a grâce du main-lever, peut bien dormir jusqu'au dîner. "Celui qui a la grâce du lever matin, il peut se permettre (par exception) de dormir jusqu'au dîner (on ne le considèrera pas comme un paresseux)" : Li preudons a cui grace est tres bien alleuee Qu'il se lieve a matin enchois l'aube cervee, Il poet hardiement dormir grant matinee. (Bât. Bouillon C., c.1350, 50). [Signifie dans le contexte : "Celui qui a une bonne réputation peut se permettre de trahir, on ne le soupçonnera pas"]Dont .j. proverbes dist, c'on doit bien recorder : Que li homs, quant il a grace du main-lever, Il poet bien, che dist-on, dormir jusqu'au disner. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 278).

31
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     DROIT1          DROIT2     
-

(Bon) droit a bon métier d'aide : ...escripture dist, qui est ou saint latin, C'on doit le droit aidier, et tort mettre à déclin. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 207). Mais drois a bien mestier qu'il soit aidiez tousdis. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 34). Mais on dit, et s'est vray, et li saiges l'affie, Que li droiz a la foiz a bien mestier d'aÿe (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 128). Vous m'avez dit (...) que j'ay loyal, bon et juste droit ; mais bon droit a bien mestier d'aide. (Honn. cour. Fr. P., 1418-1420, 68). "...Mais Dieu, avoeuc le droit pour qui vous combatés, Vous tenra en vertu, ja ne vous en doubtés : Droit a mestier d'aïde, c'est fine verités." (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 469). Item, mon procureur Fournier Aura pour toutes ses corvees - Simple sera de l'espargnier - En ma bourse quatre havees, Car maintes causes m'a saulvees, Justes, ainsi Jhesucrist m'aide ; Comme telles se sont trouvees, Mais bon droit a bon mestier d'aide. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 89). Bon droit a bon besoing d'amis. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 59). Se vous me traictiés durement, Sans tenir voie clere et monde, J'appelleray du jugement Devant Dieu tout premierement et tous les sainctz oiseaux du monde ; N'y ara pellican, ne aronde Qui de son bec ne vous revide : Bon droit a bon mestier d'aïde. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 654).

Rem. Morawski 604 : Drois a bon mestier d'aïde; Hassell 98, D125 ; DI STEF. 274c, droit.

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     EAU     
-

Tant va la chane/la buire/le pot à l'eau qu'elle/qu'il brise : Tant va li kanne à l'iawe qu'il le convient brisier. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 206). On crie tant Noël Que le fieste est trouvee, et sy puet estre a l'iaue le buire tant portee Qu'en le fin elle brise (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 751). ...que avons nous eu sinon perte, dommaige, Guerre, ravaige et famine et oraige, Raige sur raige, hommes et chasteaux pris (...) ? Tant va la cane a l'eaue qu'elle brise. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 175).

Rem. Morawski 2302 : Tant va li poz a l'aive qu'il brise ; Hassell 207, P240 ; DI STEF. 126c, cane. Avec une variante : Tant va pot a riviere qu'il s'y treuve rompu dans Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 46.

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     ÉCOUTER     
-

Tant vaut qui écoute et rien n'entend que celui qui chasse et rien ne prend : Mais li hommes qui escoute, sil n'entent en vault pis : Certez ch'est chiux qui cache, si n'a onques riens pris. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 5). Mais li homs qui escoute, s'il n'entent en vault pis , Certez ch'est chiux qui cache, si n'a onques rien pris (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 33). Mais y couvient premierement Apliquer ton entendement Ad ce que tu bien entendisses Mes paroles et retenisses, Car cils qui escoute [var. qui n'escoute] et n'entent Ce qu'on li dit, fait tout autant Com cils qui riens ne prent et chace, Car il pert son temps et sa chace. (MACH., C. ami, 1357, 75).

Rem. Morawski 1687 Pour neant list cil qui riens n'entent ; Hassell 65, C81.

34
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     ÉCOUTER     
-

Tant vaut qui écoute et rien n'entend que celui qui chasse et rien ne prend : Mais li hommes qui escoute, sil n'entent en vault pis : Certez ch'est chiux qui cache, si n'a onques riens pris. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 5). Mais li homs qui escoute, s'il n'entent en vault pis , Certez ch'est chiux qui cache, si n'a onques rien pris (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 33). Mais y couvient premierement Apliquer ton entendement Ad ce que tu bien entendisses Mes paroles et retenisses, Car cils qui escoute [var. qui n'escoute] et n'entent Ce qu'on li dit, fait tout autant Com cils qui riens ne prent et chace, Car il pert son temps et sa chace. (MACH., C. ami, 1357, 75).

Rem. Morawski 1687 Pour neant list cil qui riens n'entent ; Hassell 65, C81.

35
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     ENFANT     
-

D'un enfant haï il n'y a beau jeu ni beau ris. "Un enfant détesté ne connaît pas la joie" : ...Gaufrois ne l'aimme pas [Baudouin], li traitres falis : Et j'ay bien oï dire, .XIIJ. ans a acomplis, Que d'un enfant haï n'a biau jeu ne biau ris. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 35).

Rem. Morawski 652 : Enfant haÿ ne joera ja bel ; Hassell 102, E33.

36
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     ENNEMI     
-

On doit toujours grever ses ennemis : Ensi chil du chastel s'alèrent adouber, Car on doit tout adès ses anemis grever. Lendemain au matin, sans noise démener, Issirent du chastel, sans buisines sonner (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 216). ...Mais on dist .j. parler souvent, en reprouvier, C'on doit son anemi en tous lieus essillier ; mais de faire .j. lait fait n'oï onkes prisier. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 191).

Rem. Morawski 688 : En totes les manieres que len puet doit on grever son enemi.

37
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     ENTE1          ENTE2     
De bonne ente un bon fruit se décline/de bonne ente bon fruit : ...c'estoit li fiex de sa cousine, Wistaces de Boulongne, fiex de la palasine Ydain, Qui le portée fist si bonne et si digne. C'est drois que de bonne ente .I. boins fruis se décline. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 119). Les chevaliers qui la estoient furent moult esbhis de la force de celle dame qui ainsy avoit emporté le chevalier armé hors de la compaignie, et disoient les uns aux autres que de telle ente devoit avoir bon fruit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 181).

Rem. Morawski 289 : Bon fruit vient de bonne semence ; Hassell 103, E46 ; DI STEF. 296b : ente.

38
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     EXCUSER     
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Plus vite s'excuse femme que vent ne vente : Et le trouvast-on bien [l'amant], aveuques li gisant, Plus tost s'escuse femme que vens ne voist ventant. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 71).

39
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     FEMME     
-

Il fait bon se fier à elle (la femme) vraiment, autant qu'à la glace, qui sur une nuit prend : Ensi set faire femme ; de tours scet plus de cent. Il se fait boin fier en ellez vraiëment, Otrestant que sus glache, qui sor une nuit prent. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 74).

40
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     FEMME     
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Qui en femme se fie, sa science est passée : ...à ses escuierz dist [le chastelain], à moult haute alenée : "Prendez ceste musarde, qu'ensi s'est démenée, Et droit à .I. hostel soit vistement boutée ; Et puis le desvestez ceste robe fourrée, Ne li laissiés du mien une pomme pelée ; Trop a esté par moy servie et honnerée. Qui en femme se fie, sa science est passée ; Mais par moi ne sera ceste garche espousée : J'ameroie trop miex qu'en un fu fust boutée." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 60). "Va, fol, ce dit Bertran ; or es-tu bien chaitis ! Qui en fame se fie, il n'est mie soultiz ; En fame n'a de sens nès plus qu'en la brebis." (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 87).

Rem. DI STEF. 334b, femme.

41
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     FEMME     
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Femme s'abandonne qui donne et présente un cadeau : [La pucelle Blanche tombe amoureuse du jeune Baudouin ; elle demande à un écuyer de lui parler] "...Va-le-moy saluer, et n'i fai nulle atente ; Et che capel d'or fin, qui mieux vaut que de mente, Li donne de par mi, amis, sans faire avente. [Peut-être synon. de avance pour signifier "action de faire valoir" (GD) ; ou lire : sans faire atente "sans délai" ?]" "Dame, dist li escuierz, vous vous métés à vente ; Car femme s'abandonne qui riens donne et présente." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 81).

Rem. Morawski 736 : Femme qui donne elle s'abandonne ; Hassell 109, F33.

42
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     FORCE     
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Force/ celui qui a la force paît le pré : Il envoia grans gens gtant erre Pour cel conte en son païs querre ; Et commanda qu'ilz l'amenassent Ou à li point ne retournassent. Et ceulx assez tost l'amenerent Qui en son païs le trouverent ; Contre eulx point ne se desforça. Cil paist le pré qui force a. (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 86). Mort le tresbuche à terre, qu'onques ni fu oïs. Dont véissiez Frisons furement esbahis ! Là se sont reculé, mais che fu moult envis : Car forche paist le pré, et li leus le brebis (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 103). [L'évêque oblige Marie à venir voir voir brûler sur le bûcher saint Gilles qu'elle a accusé de l'avoir violée] Elle y vint moult envis, ja mar en doubterés ; Mais j'ay bien oÿ dire que force paist les prés. Par force y vint Marie, ja mar en doubterés, Elle est venue au feu qui estoit alumés. (Tristan Nant. S., c.1350, 646). Mais on dist en ung proverbe que la force paist le pré. Car les Sarrasins furent en si grant nombre que il convint que la nef des crestiens feu prise et tous les crestiens qui dedens estoyent tailliez en pieces (Gil. Tras. W., c.1450, 15). Moult grande occision y fut faitte en telle maniere que, du sang des mors, la mer entour les nefz estoit toute vermeille. Mais l'on dist en ung proverbe que la force est pour paistre le pré, et quy plus poeult plus boute. Car les Sarrazins furent illec en si grant nombre que par leur force il convint que la nef des Crestiens feust prinse (Gill. Trazegnies V., p.1454, 140). Dont li chevalier ont moult gran deul demené [de la mort d'un enfant] Et l'eüssent de cuer volentiers amendé S'il fust lieux et saison ; las ! mais il n'ont osé. Et on dist, et c'est vrai, que force paist le pré Et qui a force il boute. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 64). Sy grant occision en firent [de Sarrasins] que de leur sanc la mer devint vermeille. Mais on dist communement que "la force paist le prey". Car quant le patron de la galee vey le grant dommage que par trois chrestiens leur estoyent fais, il rescrya ses gens en leur disant moult d'injures et vilonnyes, [sy] fist sonner cors et tambours pour ses gens resbaudir. (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 67-68). ...ses gensdarmes c'est sa seureté et sa force et l'on dit que la force paist le pré et fait vivre le prince en seureté et le fait obeyr (Traité politique C., c.1492-1493, 163).

Rem. Morawski 1003 : La force pest le pré ; Hassell 116, F113. DI STEF., 369c, force. Cf. L. W. Stone, 73, 1957, 145-159. Mais il pourrait s'agir aussi de forces, de forfex, qui aurait ici le sens de "faux" ; la faux tond le pré ; c'est là un fait contre lequel rien ne sert de s'élever. En tout cas, les deux mots sont ici plus ou moins confondus. À preuve la forme la faulx paist le pré qu'on relève ds BUEIL, I, 1461-1466, 164 : ...les ennemiz furent plus d'ung moys avant qu'ilz peussent venir à leur intencion et là où ilz cuidoyent venir dès le premier jour ou dès le second. Et y eust de moult belles appertises d'armes faittes. Toutesfois la faulx paist le pré. Et, (car ilz estoient moult grant puissance devant) en la fin ilz mirent tout leur effort et firent tant qu'ilz approucherent la ville et fortifièrent leur guetz contre leurs saillies; et se mirent en seurté, au mieulx qu'ilz peurent, contre ceulx de la ville. (L.-P. Flutre, Z. rom. Philol. 68, 1952, 374).

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     FUIR     
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[Quelle que soit la cause de la fuite, celle-ci suscite des poursuivants] Qui fuit on le chasse : "Signour, " dist Bauduins, "par le corpz saint Omer, Tous li mieudrez consaus, que je vous sai donner, Ch'est de l'issir là hors ; et horions fraper, Et abatre les glous qui nous vaurront tuer. Sé nous les espargnons as ruistes copz donner, Jammais ne nous verrons du siège délivrer ; Car .I. proverbes dist, que j'ai oï conter : Que qui fuit on le cache [on le chasse, on le poursuit]" (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 269). Qui toutdis fuit, il troeve qui le cace ; Pour ce me faut en fuiant aviser : Tant ai fuï que je ressongne cace, Qui toudis fuit, il troeve qui le cace, Et si ne truis qui ma merci pourcace Enviers ma dame, et pour ce puis prouver Qui toutdis fuit, il troeve qui le cace (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 68). Qui fuit toudis treuve bien qui le chace (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 105). De paiiens moru la plus de .XXX. millier Et li autre s'en fuient viers le cyté arier, Et crestiiens les prendent moult for a encauchier : Et qui fuit on le kache. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 588). Qui fuit, il trouve qui le chasse. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 160). Ayde yoy, on t'aydera. Qui fuit, il treuve qui le chasse. Cy ne fault fuyr, non, il se fault arrester pour donner arrest a son anemy, et ce tout chauldement. Car ce qui se peut aujourd'uy faire ne se doit mettre a demain. Arme toy doncques et saulz de ta cité sus tes adversaires. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 160). Hector qui si bel renom a Ne ma'appella, je l'appellay, Cathon de qui tant on parla (...) Ne m'acolla, je l'accollay, Il reculla, je l'acullay, Si que je le prins a ma chasse :Qui s'en fuit, il a qui le chasse. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 194). ...celluy qui fuyt et pert ne trouve point seullement qui le chasse, mais ses amys tournent ses ennemys (COMM., III, 1495-1498, 64).

Rem. Morawski 1953 : Qui fuit il treuve qui le chace et 2270 : Soit qui fuie, asez est que enchace ; Hassell 124, F185, 186; DI STEF. 386b, fuir.

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     FUMIER     
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Sur son fumier est l'homme hardi vu. "L'homme hardi est maître chez lui" : [Gaufrois se plaint au conte de ce que sa soeur lui a envoyé des gens pour l'attaquer] A vous me plains de li ; pour che sui chi venus : Et se droit ne m'en faitez, vous en serez renus Coupables de che fait, de contes et de dus ; Et si vous en apel devant Dieu de lassus, Au jour que jugemens sera de lui tenus, Car là vous en sera li gerredons rendus. Chi ne vous puis grever, valissans .II. festus, Sur son fumier est li hardis homs veus ! (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 169).

Rem. DI STEF. 387b, fumier.

45
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     GAGNER     
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On croit avoir (tout) gagné et on a (tout) perdu : Marchéans, pélerins, et quant qu'il i avoit, Furent périt en mer, que nuls n'en reschapoit. Pour chou, biaus dous seignour, mes corps le ramentoit C'on ne scet une cose où li eurs seroit ; Tels a quidiet gaignier qu'à le fie perdoit. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 299). Sa trompe fist sonner Bertran ùoult haultement. La commença bataille et orrible content, Tel y cuida gaignier qui y perdi grantment. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 334). Et li Englois et li Breton cargierent lors vassiaus des meubles et pourfis que li François amenoient, et puis rentrerent en lor navie a tout ce conqués et retournerent a Hainbon, et recorderent a la contesse et a lors compagnons conment il avoient esploitié. Si en furent tout resjoi, ce fu raison, car il en estoient departi a lor honnour et pourfit. Ensi vont les aventures d'armes et les fortunes : a le fois on quide avoir tout gaegnié et on a tout perdu. (FROISS., Chron. D., p.1400, 543). Car assez de gens, comme vous savés, ont été miz hors de villes et chasteaulx par deffault de gouvernement ; et, pour se amuser à cuider gaigner, ilz perdoient tout. (BUEIL, II, 1461-1466, 126). Jouvencel, je vois bien que c'est, il vous est adviz que pour vingt chevaulx que vous avez destroussez, que tout le monde soit vostre. Ce n'est pas cela : mais aucuneffoiz tel cuide gaigner qui pert.. Et là où vous voullez aller, il y a plusieurs dangers et y fault proceder de sens rassiz et avoir grant conduite (BUEIL, I, 1461-1466, 62). Tel cuide aulcunes fois gaigner qui pert. (MACHO, Esope R., c.1480, XXXVI).

Rem. Morawski 2347 : Teus cuide gaingnier qui pert ; Hassell 126, G4 ; DI STEF. 390c, gagner.

46
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     GAIGNON     
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On nourrit tel gaignon qui après vous attaque : "Sire Gaufroi», dist-il, «on norist tel wagnon Qui puis ceurt sus son maistre et l'ahiert au menton." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 194).

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     GOUTTE1          GOUTTE2     
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Goutte répandue n'est pas toute recueillie : ...Bauduins de Roihais, cui Mahons maléie, Le freires Godefroi, m'i a le main trenchie. Se trouvés marchéans, par sens ou par folie, Desrobés leur avoir ; si leur tolés la vie ! Car ma perte convient qu'elle soit restablie, Comment que jà ma pierte ne puist estre paiie ; Mais goute respandue n'est toute recuelie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 366).

Rem. Morawski 1919 : Qui espand sa joute ne la requeut toute, 1134 : Li vins respandus ne sera ja toz recuilus ; Hassell 129, G45.

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     HANTISE     
Hantise amour apprend/hantise fait l'amour : On ne se set en qui mais nuls hom enfyer. Antise soloit faire coers ensanle lyer D'amour, de caritet, et l'un l'autre pryer ; Or voit-on le contraire, se doit moult anuyer. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 5). Li lieus fait le larron, li amours fait antise. Pucelages, castés, c'est trop bielle frankise ; Wardés-vous de che feu ki coers et corps atise (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 109). ...d'anter ses amis vault-on miex bien sovent. Qi eslonge des iex, on dist communalment, Il eslonge du cuer. Antise amour aprent. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 11). "Monseigneur" respondirent les greigneurs de son conseil, "autrefois le vous avons-nous remonstré, et ce seroit bon, car jusques à tant que vous vous serez veus et entre acointiez [le roi du Portugal et le duc de Lancastre], ne povez-vous avoir parfaitte amour ne congnoissance l'un à l'autre, car l'antise fait l'amour." (FROISS., Chron. M.M., XIII, c.1375-1400, 41). Et dist a soi-mesmes qu'il estoit trop simple de soy tenir sy cachié et que s'il s'adevanchoit ung petit plus, il lui pourroit moult prouffiter, veu que la hantise fait l'amour, car en soy destournant tousjours, il ne seroit jamais cogneu (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 116).

Rem. Hassell 132, H8.

49
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     LARRON1          LARRON2     
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Le larron voudrait que chacun soit son frère : Ensément dist li briés que Bérart saiëla. Et li més s'emparti, que point n'i arresta, Il est venu en l'ost ; mais leus qu'il i entra, Il fu pris de chellui qui l'ost escargaita ; Mais ossitost qu'il dist que lettres aporta, Fu menés à Gaufroi, qui couchiés fu piécha. mais si tost qu'il oï le noise c'on mena, A cellui ammener, en estant se leva ; Cuida qu'il fust traïs, à poy qu'il n'esraga. car lères cuide adès, on le dist de piécha, Que tout soient si frère ; car nullui ne créra, Car jà de mauvais coer loyautés ne venra. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 279). Mes en quieu que maniere qu'ilz soyent veneurs, croy je bien qu'ilz entreront en paradis, non pas ou milieu mes en aucun bout ou au moins seront ilz logiez es fors bourcs ou bassez courz de paradis, seulement pour oster cause d'oyseuseté, qui est fondement de touz maulx. Et aussi on dit : voudroit le lierre que chascun fust son frere. Pour ce voudroie je, quar je suis veneur, que chascun fust nices comme moy. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 251).

Rem. Morawski 317 : Ce cuide li lierres que tuit soient si frere ; Hassell 146, L21.

50
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     LEVER     
-

L'homme qui a grâce de bien matin lever peut bien grande matinée dormir : Plus doubte Bauduin, qui bien fiert de l'espee, Que li brebis le leu dont il fait sa goulee, Car li roys Bauduins ot sa force monstree Au riche roy Saudoine en plus d'une mellee. Li preudons cui grace est tres bien alleuee Qu'il se lieve a matin enchois l'aube crevee, Il poet hardiement dormir grant matinee. (Bât. Bouillon C., c.1350, 50). Adont tout li bourgois s'alèrent acorder Que Bérart estoit dignes des portes deffremer, Et qu'à meillour prud'omme ne poet-on assener. Bauduins li a fait les .II. clés présenter ; Et Bérart les rechiut, que Diex puist craventer. Le grace li volt-on, par le ville, porter ; Plus prud'omme de lui n'i péust-on trouver. Dont .I. proverbes dist, c'on doit bien recorder : Que li homs, quant il a grace du main-lever, Il poet bien, che dist-on, dormir jusqu'au disner. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350,). Pour ce dit ung proverbe (...) Que l'homme qui a grace de bien matin lever Poeut bien grant matinee dormir et repposer. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 278). Le Villain. "Perdra ? Mais est il ja perdu ! Que le deable en soit adouré !" Leur a le villain respondu, Qui loing d'eulx estoit demouré. "A la bataille, a la bataille, Entre vous aultres gentillastres, Non pas au roy tollir sa taille Et vous groppir gardant voz astres ! Car se les gentilhommes feissent Aussi bien que nous leur debvoir, Que le roy des corps ilz servissent Ainsi que nous de nostre avoir, Les estrangiers pas ne pillassent ; Mais les nobles mesmes, subgeiz Du roy, vont vers eulx quant ilz passent Faire rançonner les logeiz. Que le grant deablë y ait part ! Chascun dit qu'ilz sont a butin. Il se peut tresbien lever tart Qui a nom de lever matin ; Et par le sang Dieu, les François Avront fait cincq cens mille biens Et destruit trestous les Angloiz, Qu'on dira qu'il n'en sera riens." (CHART., D. Her., p.1415, 434).

Rem. Morawski : Qui a le los de main lever bien puet dormir la matinee ; Hassell 147, L37.

51
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     LOUANGE     
-

Blastenge ("Blâme") est plutôt élevée/publiée que louange "La louange est moins répandue que le blâme" : Li castellainz li dist : "Belle, je vous en prie Que ce drap me gardez, par cui le gent haïe furent yer main pendut, à doel et à hasquie ; Gaufroi le monstrerai, qui tant a signourrie, Si comme l'istoire va : par coi li dux ne die Que je fache justice à tort, en sa baillie. Car plus tost est blascenge par l'omme publié, Que loenge ne soit. Qui bien fait on l'oublie." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 56). Et, nonobstant tout che, paix en fu confrumée Par yaux et par les prinches de leur main saiellée. S'en seroit Engletiere et le gent difamée, S'il aidoient chieux qui ont folle pensée ; Et se di que blastenge est plus tos eslevée Que loenge ne soit, c'est bien cose avérée. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 403).

52
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     LOUP     
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Contre quatre loups peu valent deux moutons : .I. Sarrasin féri, cousin Rouge-Lion ; La teste li fendi, dès-si jusqu'au menton. Bien s'i prouva li Roys, onques miex ne vit-on. Encontre .iiij. leus valent poi .ij. mouton. Li roys Ernous fu pris, ou il vausist ou non, Et tou si homme mort, sans nulle raenchon. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 19).

53
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     MAISON     
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Qui nette maison veut avoir n'y doit accepter ni prêtre ni coulon ("pigeon") : S'en dist-on .j. parler, en .j. commun langage : Que qui nette maison voelt tenir par usaige, Ne prestre, ne coulon, ne tiengne en sa manage. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 193).

Rem. Hassell 155, M19 ; DI STEF. 515c, maison.

54
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     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
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Qui bon maître sert, il a bonne saudée : Et quant li drapz fu pains, et li oevre ordenée (;) Elle en donna le maistre, c'est véritez prouvée, Tant : qu'ains puis povreté il n'ot, en sa durée. Car qui bon maistre sert, il a bonne saudée (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 43).

Rem. DI STEF. 516c, maistre.

55
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     MALADE     
-

L'homme qui est malade, sans changer (de couleur) de peau, on dit qu'il se feint ("simule") : Magre avoit li viaire, si bras sont menuier. Il ne soloit avoir, el mont, plus bel princhier ! Or le tiénent, la gent, ç un très lait loudier. Li hons qui est malades, sans se char acangier, On dist car il se faint souvent, en reprouvier (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 333).

56
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     MALICE     
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Tel pense .I. malice mauvais, qui dessus lui descend : [Bauduin accepte l'invitation d'un prêtre à passer la nuit chez lui] Dont fu li prestrez lies, quant la parole entent. D'une grant traïson a fait avisement, Pour Bauduin honnir, sé Jhésus le consent,. Mais telz pense a le fois, on le voit bien souvent, .I. malice mauvais, qui dessus li descent. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 333).

57
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     MATIN     
-

[Sentence] Qui refuse au matin l'estrine, grant tort a ; En toute la journée, ja bien ne vendra : [Bauduin vient d'être invité à manger par un prêtre] "Sire," dist Bauduins, "si soit com vous plaira. Qui refuse au matin l'estrine, grant tort a ; En toute la journée, jà bien ne vendera." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 192).

58
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     MÉCHANT     
-

L'homme est méchant qui trop se fie en femmes : Droit à une fenestre fu li rois apoïans, Iriés et abaubis, et durement pensans Que sa soer ne volit estre à lui assentans, Pour une maladie, qu'au corpz estoit sentans ; Elle ne s'en fu plainte onques mais en so tampz. Si dist une parole : que li hommes est mesquans, Qui trop se fie en femmes : car leurz engiens est grans. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 142).

59
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     MÉCHOIR     
-

Celui à qui il méchiet, chacun lui mésoffre/ est souvent dégabé "Plus vous êtes malheureux, plus on vous fait du tort" : On mésoffre quant il meskiet, Et ciertes chil font grand pékiet, Qui de riens autrui contrarient, ne de leur méseschance rient (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 14). On mésoffre tantost chascun s'il li meskiet ; Se le désire-on dou sien, quant il eskiet. Tels hom se poet vanter que trop mal a paiskiet Et n'a mie bien karolet, ne treskiet. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 6). Il [Bauduin] fuit dessus le pierre, tant qu'il fu miedis, C'on ne li aporta, par sens et par avis, A mengier, ni à boire, nie plus c'une soris (...). Là n'i ot crestien dont fuit de riens servis, Car cascuns si fuïoit com s'il fuit kiens rebis ; Chellui cui il mesquiet on mésoffre toudis. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 333). Et dist Guy de Nanteul : "Huymés rien n'en sarés. Trop ay esté de vous laidement rempronés ; Mais cil qui il meschet est souvent degabés." (Tristan Nant. S., c.1350, 183). ...Mais qui riens n'a, chascun lui fait le nique : Cui il meschiet, tous jours on lui mesofre. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 291). Il avoit esté si presumptueux que il n'amiroit nul seigneur voisin que il eust (...), pour quoi il le plaindoient mains de ses persecutions. Ensi avient, et que li proverbes soit voirs que on dit, car, à cellui à qui il meschiet, chascuns lui mesoffre. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 239). Lors vint en place un vocquable qui commença a dire : "A qui il meschiet, chascun lui mesoffre." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1045). Qui luy meschiet, il luy mesoffre. Nos dieux luy veuillent pardonner Son pechiet et le guerdonner Selonc ses glorieux merites. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 302).

Rem. Morawski 442 : Cui li meschiet on li mesoffre ; Hassell 162, M103.

60
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     MESSAGER     
-

Messager ne doit avoir mal/martyr : Li Povres-Pourvéus ot à son coer grant ire Quant le païen oï si faite rayson dire, Sé li dist : "messagiers ne doit avoir martire ; Dites che qu'il vous plaist, je ne m'en cuit refuire..." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 374). [Ponthus vient de tuer le fils du sultan ; il lui fait porter sa tête par deux escuyers sarrazins]... et lui dictes que bien briefment l'en verra qui avra dieu plus puissant. Si vous en allez tout asseur, car messagier ne doit avoir mal se à sa requeste il ne requiert aucun fait d'armes. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 28). Messagier aussy ne doit mal avoir ; et vous veez que mon oroison qui a vous vint comme message, ilz veulent rumpre et detranchier ou aval hors du paradis trabuchier.Pourtant a raison les deués hayr et non oyr encontre moy, ne souffrir que tele violence facent a moy et a mon message, oroison la devote, vous veans et regardans. (GERS., Mendicité G., 1400-1401, 260).

Rem. Morawski 1227 : Messagiers ne doit bien oïr ne mal avoir ; Hassell 164, M133.

61
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     MORT1          MORT2     
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Qui est mort on l'oublie : Adont ahiert l'espée, parmi l'endentéure ; Et ja s'en fust férus , parmi sen arméure, Quant uns paiiens li dist : "vo pensée est trop sure, Qui vous volés tuer ; ce n'est mie droiture. Vengons le vostre gent, de grant volenté pure ; Car, puis c'uns hons est mors, nus n'en a jamais cure." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 131). La jouvente du roy ont tost ensevelie Et le service fait. Qui est mors on l'oublie. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 336).

Rem. Hassell 170, M210.

62
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     MORT1          MORT2     
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Qui est mort il est mort : Qui est mors, il est mors ; on le boute en quavain : Ne on ne laisse au monde frère, fil, ne germain, Qui en donnast pour l'ame une pièche de pain (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 26).

Rem. Morawski 1929 : Qui est mort si est mort ; Hassell 169, M206.

63
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     MORTIER     
-

Toujours sent le mortier les aulx. "Il reste toujours quelque chose d'une origine basse, (et, p. ext.) de mauvaises habitudes" : Quant la belle le voit, lors le fu apellans : "Mainfroy, d'ont estez-vous ? ne me soïés chélans." "Dame, je sui de Franche, le païs qui est grans. Moult est le miens corps tristrez, courchiez et dolans, Quant je en sui bannis ; mais ne serai joïans." "Et qu'i avés vous fait ?" dist la belle rians. "Dame, une trahïson, dont je sui repentans." "Traïson : " dist la dame, "si fustes nonsachans. Ne sai se plus vous die chou à coi sui pensans ? On dist que mortiers est adès les aux flarans." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 44). Car cil qui est une foiz faulx Change envix ["difficilement"] sa condicion : Tousjours sent le mortier les aulx. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 77). Et toutesfois, selon le proverbe commun, encores sent le mortier les aulz. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 490). Le monde fist grand feste a sa venue[de Jésus], Soubz la nue son quint eage assigna ; Judee en chief, l'envieuse beccue, Povre et locqüe, enfin le redargüe, Mort tres agüe en son roy machina ; Elle mina cil qui l'enlumina Et condenna par ses consaux : Toudis sent le mortier les aux. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 593). [Que diriez vous de] Femme qui en ces jeunes saulx A aymé le jeu ung petit ? Le mortier sent tousjours les aulx, Encor y prent elle appetit. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 184). Celluy qui de propre nature Prent pla isir a estre trompeur, Et par mauvaise nourriture Se treuve ung tresgrant attrappeur, Non obstant qu'il soit beau parleur, En ses beaulx motz couvers et caulx Ne vous fyés pour le meilleur : Tousjours sent le mortier les aulx. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 64).

Rem. Morawski 2417 : Toz jorz set li mortiers les auz ; Hassell 166, M212 ; DI STEF. 559b, mortier.

64
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     MOULIN     
-

De pensées de femmes vont les moulins mouler : ...Bauduins n'en donne le monte d'un besant [de l'avertissement d'Ivorine], Et dist que niches est, et trop va foloiant, Li hons quant il se fie en femme, tant né quant. De pensées de femmes vont li molin molant. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 368).

65
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     NATURE     
-

Plus trait (bonne) nature que chevaux et poulains/que cent boeufs : Bauduins de Sebourc fist ses fères germains Courtoisie et honneur ; car de coer fu chertains, Et nature li donne, que ses coerz fu atains D'amer les damoisiaus, à cui pas n'est lointains. Plus trait bonne nature que chevaus, ne poullains. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 258). [Autre ex. t.2, 98] Ilh est I proverbe qui dist : Nature trait plus que cent buef ; et ensi fist-il chi ["en est-il en l'occurrence"], quant at enameit I enfant qu'ilh ne conoiste ne li enfe luy, et si sont peire et filh. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.3, a.1400, 167). Pour che dist on, c'es voirs, ce puet on tiesmoignier : Plus que ne font .C. buez fort et grant et plenier Tret pooir de Nature. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 540). [Dans le poème intitulé Le voiage de Napples , Molinet raconte les conquêtes de Charles Quint]Et quand il voit ennemis rembarés, Clos et barrés, bois et champs raverdis, En visitant, comme l'on fait cy prés, Rosiers, cyprés, gardinaiges et prés Tirans parés ubg petit paradis, Lors fort furnis de gens d'armes hardis, Ensemble unis, rapassent montz et vaux : Plus trait Nature aux champs que cent chevaux. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 281).

Rem. Morawski 1655 : Plus trait nature que cent beufs ; Hassell 174, N4-7.

66
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     NOURRITURE     
-

En souef nourriture ne gît bonne aventure : Li pères voit ses fiex par la sale marbrine, Jouant li .I. à l'autre ; dont dist : "vertus divine, Envoie mes enfans honneur qui ne décline." Certez, il avoit droit quant de priier n'en fine ; En soef norreture, ni en douche gésine, Ne gist bonne aventure, sé Diex ne le destine. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 5).

Rem. Morawski 2264 : Souef norreture ne donne eür ; Hassell 177, N33.

67
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     OEIL     
.

La nature fait des yeux les messagers du coeur : Nature fait as oels cargier Que au coer soient messagier, Et li oyex moult souvent demonstre Avoec le sierure le plonstre ; Et chou k'est par dedens le cofre, Appiertement moult souvent s'offre ().

68
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     OEIL     
.

Loin des yeux, loin du coeur : ...d'anter ses amis vault-on miex bien sovent. Qi eslonge des iex, on dist communalment, Il eslonge du cuer. Antise amour aprent. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 11). Et on dit, nottez bien ce point, Qu'a l'ueil ne voit au cuer ne doelt. (TAILLEV., Deb. cuer ueil D., c.1444, 222). ...et si dist on souvent que qui eslongue de lueil [l. l'ueil] il eslongue du cuer. (Gil. Tras. W., c.1450, 97). ...car l'en dist en ung proverbe : quy eslonge de l'ueil aussy fait il du cuer (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 152). "Par ma loy, mon bel amy !" dist Jason. "Qui de l'oeil eslonge, du cuer se recule. Mirro est clere comme l'or, mais Medee flamboye comme la pierre precieuse..." (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 200). ...car l'en dist en ung proverbe : quy eslonge de l'ueil aussy fait il du cuer (Jehan d'Avennes F., c.1465-1468, 152).

Rem. Hassell 179, O12 ; DI STEF. 603a, oeil. Cf. aussi Morawski 1020 : Là où est l'amour si est l'oeil.

69
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     ORTIER     
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Tempre ortie qui ortier doit "Une ortie qui doit piquer le fait très vite" : Gaufrois s'est escriiés : "Enfes, voir je vauroie Que tu fuissez noiiés, en la rivière d'Oie ! Jammai s ne t'amerai pour cose que je voie. Ortie qui doit poindre hastéement ortoie." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 30). Si tost que le coup eut failly d'ainctaindre le bras, ilchey en bas sur l'orteil du piet senestre de son oncle, tellement qu'il lui couppa le soulier et entama la peau tant que le sang en sailly. "Regardés, ce dist Troïlus : tempre ortie qui ortier doit. En toy toy avra fiere personne !" Bon rire eurent les huit princes pour la maniere du jenne Passelion qui desja se maintenoit tant fierement. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 279).

Rem. Morawski 1439 : On congnoit tost l'ortie qui ortier doit ; Stefano 620b, ortier.

70
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     OUVRIER     
-

D'ouvrier bien paier affiert bonne journée : La puchelle li dist : "prendés sans demourrée, Les clés de mon trésor, car mes corpz s'i agrée ; Par coi vo compaignie, qu'o vous sera menée, Ira plus volentiers commenchier le mellée, S'il voient que monnoie leur soit premiers contée. Car d'ouvrier bien païer affiert bonne journée." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 166).

71
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     PAIN     
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Si on n'avait pas la pâte on ne feroit jamais le pain. "Pour fabriquer qqc. il faut des matériaux ; ici, pour raconter une histoire il faut la matière complète" : Chius qui l'istoire fist Godefroi le baron, I oublia à mètre tout le mellieur coron ; Mais chascuns si n'a mie chens et avision. Des matères enquère ne tien pais à fachon : Jamais qui n'aroit la paste le pain ne feroit-on ; Né tarte sans estoffe ne vaut mie .I. bouton. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 305).

72
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     PASSER1          PASSER2     
-

Il n'est temps qu'on ne voie passer : En celle ville là, dont vous m'oés parler, Furent li traïtour, que Diex puis craventer, Que Gaufroi i tramist, pour ses gens desrober : Or aproche li tamps, qu'il aront à porter Il n'est tampz, né saison, c'on ne voie passer ; Légièrement le passent chil qui ont à disner. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 224).

Rem. Morawski 1121 : Li tens s'en veit et ge n'ai riens fait ; Hassell 236, F29.

73
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     PAUVRETÉ     
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Pauvreté fait moult faire et richesse dévoie : ...je suis grans, et fors, si que bien endurroie Paine et labour dou corpz, s'un poi apris l'avoie. Povretez fait moult faire, et richèce desvoie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 204).

74
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     PAUVRETÉ     
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Pauvreté fait souvent faire mauvais marché : Onques je ne vesti forz que garnemenz viez ; Quantmes sires les laisse, je m'en sui contoïez. Povreté fait souvent faire mauvais markiez.l (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 89).

75
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     PÈRE     
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Le père fait moult pour son enfançon qui l'apprend à l'école : Mais ne savoient lire le grande traïson De Gaufroy qui vendi, au roy Rouge-Lion, Roy Ernoul de Nimaye, qui tant ot de renon. Pour ce, fait moult li pères, pour le sien enfanchon, Qui l'aprent à l'escole et en fait un clerchon. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 51).

76
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     PÈRE     
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[Parole biblique] On doit père et mère honorer : ...on doit père et mère honnerer et prisier. L'escripture tesmoingne, dont on fait le sautier ; Qui deshonneure chiaus que on doit avoir chier (...) Jhésus, li tous poissans, leur envoie encombrier (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 65).

77
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     PLAISANCE     
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Plaisance est un bien ! Qui l'a pas ne vit ente : Sé nous n'aviems vaillant c'une foeille de mente, Si seriems plus riche que telz a terre et rente ; Car plaisanche est un biens ! Qui l'a pas ne vit ente ["triste"] (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 81).

78
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     PLAISANCE     
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Plaisance fait faire moult de chétifs marchés : [Bauduin demande la main de sa fille au calife ; celui-ci lui répond : ] "Sire, dist li califes, ja n'amés ne seriés Pour cose c'on disist, si bien ne plaisiés ; Car plaisance fait faire moult de caitis marquiés." Quant Bauduins l'entent tout s'en est hontoïés. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 354).

79
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     POMME     
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Mieux vaut pomme donnée que mangée : ...Li trois baron ne font arrestement De Baudas sont parti, à moult petit de gens ; Li nouviaus rois les a convoïés longement ; Et puis au départir ploura moult tenrement, Pour l'amour Bauduin lui anoïa forment Qui l'ot mis à honnour issi très grandement. S'il li fist courtosie à .C. doubles li rent. Pour chou dist un proverbes c'on recorde souvent : Miex vaut li pums donnés que mengiés à son dent. Trop miex vault pain donné que ne fait li mengiés. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 353).

Rem. Morawski 1280 : Meuz valt pume duné que mangé ; Hassell 205, P23 ; DI STEF. 715c, pomme.

80
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     PRÊTRE     
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Prêtres ne valent rien, si ce n'est pour attraire ce qu'un bon prudhomme a : Prestres ne valent riens, on le dist grant piècha, Sé che n'est pour atraire che c'uns bons prud'oms a ; Et se femme rassorre, là où nulz ne sera. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 147).

81
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     PRIER     
-

Qui prie pour autrui pour lui fait labourer : [Le roi, avant de partir en croisade, promet qu'il priera pour l'âme de sa mère, de son père, de son épouse] Ches trois voeil impétrer, En cest saint voiage, qui tant fait à loer ; Et li âme de moy ira, par confesser, Là où Diex le vaura mettre et ordener.. Car escripture dist, je l'ay oy conter, Qui prie pour autrui pour lui fait labourer. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 9).

Rem. Morawski 2099 : Qui por autrui ore por soi meïsmes labore ; Hassell 208, P266.

82
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     PRUDHOMME     
-

Quand un prudhomme donne de coeur les biens de sa maison, il le donne deux fois : Je tieng vo petit bien à très grande foison, Car vous le me donastes de lie entention ; Et quant un pred'ons donne, sans male susprchon, Volentiers, et de coer, les biens de sa maison, Il le donne deux fois, si en double le don. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 351).

83
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     RECULER     
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Il fait bon reculer un peu pour saillir plus loin : Ci puet on des deus scens aprendre : Au premier ne puis je faillir : Bon reculer pour mieus saillir Fait souvent, ce dient la gent. (MACH., D. Aler., a.1349, 362). Lors li dist [le maître des larrons] : "damoiselle, par le corpz saint Elye, (...) Onques plus douche ymage je ne vi, en ma vie ; Pour déchevoir tous cuerz fustez faite et taillie : Or voel que soiiés et ma femme et ma mie." "Sire", dist la pucelle, "par foy et je l'otrie (...) Faitez de moi vo gré, ne vous escondi mie (...)." Quant li maistres l'entent, s'en mainne chière lie ; Douchement l'acola, et celle s'umilie : Car boin fait .I. seul piet reculer, à le fie, Pour salir plus avant ; che n'est mie folie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 49). Tant que a la guerre, creez le conseil des vaillans hommes qui ont hanté le mestier d'armes honnourablement. Ne faictez ja long traictié a voz ennemis, car en longs traictiez gist aucunes foiz grant decepcion et grant perte pour la plus puissant partie, car les saiges reculent pour plus loing saillir. (ARRAS, c.1392-1393, 87). ...car il est expedient et fait bon un pou reculer a certain temps pour saillir plus loing, c'est assavoir pour exposer a vray honneur et voulenté de Dieu ce qui est gasté villainement au domage des corps, des bources et des ames (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 319). Mieux vaut coper .I. doit c'unne tieste trenchier Qui poet le loy de Dieu acroistre et essaucier, Il fait bon reculer pour li pluz avancier, Et sy fait on bien mal pour le pis eslongier : Ce dist Catons li sages. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 373). Souvent le besoigne est meilleure Quant on choisit temps pour la faire. Pour trop haster on peur deffaire L'entreprinse et du tout faillir. Qui garder se veult de meffaire, Il reculle pour mieulx saillir. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 82).

Rem. Morawski 875 : Il fait bon reculer pour meus saillir ; Hassell 214, R15 ; DI STEF. 756a, reculer.

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     RICHE     
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L'homme qui est riche trouve des amis et le pauvre ne trouve ni parent ni cousin : Gaufrois seroit bien dignez d'avoir terre et garnt fin ; Et d'avoir belle dame, au soir et au matin. Li noble chevalier, qui sont fourré d'ermin, Li tiennent compaignie ; adés li sont voisin. Car li homs qui esr riches, plain de bonne fin, Il treuve des amis, qui se font de son lin ; Et li povrez ne treuve ne parent ne cousin. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 27).

Rem. Hassell 215, R35 ; Morawski 2206 : Riches hons a meint parent ; 1355 : Ne set li riches qu'est au povre

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     ROME     
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Inutile de chercher saint Pierre à Rome quand on l'a près de sa porte : "Or", dist li roys Hernous, "biau signour, or avant ! Cascuns se poet sauver, s'il poet maintenant, Veschi gent Sarrasine, qui croient Tervogant, Que ferions-nous à Romme, nobile combatant, Quant nous avons trouvé saint Pière chi devant ? Or se poèent sauver li petit et li grant ; Car chil qui chi morront, je vous jur et créant, Les âmes en iront ou trosne reluisant..." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 13). [Les Anglais qui assiègent un château proposent au seigneur une sorte de tournoi, avec une récompense de cent mille florins à l'équipe victorieuse. En réalité il s'agit d'un piège] Et quant li castelains oy ces parolles et il reconnut [les armes des combattants anglais] et il lez vit tant seulement yaux huit à l'entrée dou pont, si quida bien que li hiraux li deist verité, et qu'il fuissent là venu par voie de veu. Si dist à ses compaignons : "Seigneur, qui troeve saint Pière à l'uis, il ne l'a que faire d'aller querre à Romme. Vechy nostre recouvranche, se eur et fortune y a venue, pour tousjours mès..." [Le seigneur fait baisser le pont-levis , pour affronter les huit chevaliers. D'autres Anglais profitent de cette ouverture pour s'engouffrer dans le château] (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 347). ...li païs de France est bel et déduisant, Si a bonnes viandes et de bons vins frians. L'un à l'autre disoient pluseurs et li auquans : "Que ferons nous à Romme, la cité qui est grans, Quant nous avons trouvé S. Perre sur les champs ?" (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.1, c.1380-1385, 267). Chascun devroit garder de pres Les biens qu'il a. C'est tout en somme. De serchier loings ce qu'est bien pres Est tresgrant simplesse a ung homme. Celluy despent d'argent grant somme Sans cause - a tous je m'en rapporte - Qui va serchier saint Pierre a Romme Et l'a au plus pres de sa porte. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 69).

Rem. Hassell 218, R67 ; DI STEF. 772a, Rome ; DI STEF. 784a, saint et 772a, Rome.

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     SANG     
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Bon sang ne peut faillir/mentir "Le sang est conforme à celui de la lignée" : Boins sans ne poet falir, adès se monstrera. Wistaces de Boulongnz fist forment à prisier ! Navrez fu en .XX. liex, ch'ai oï tesmoingnier, Quant sus .I. litière il se fist charoïer, Pour che qu'il voloit faire ses .II. cousins vengier (...). Quant Boulenois perchurent lor signour aprochier, Qui en une litière se faisoit caroïer, Trestous li plus couars ot coer de chevalier ; Et dient qu'il morront, pour lor signour aidier. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 251). Car bons sangs ne poet pas mentir (Pastor. B., c.1422-1425, 95). ESAÜ. À peine peult bon sang se dementir. Dedens mon cueur present le puis sentir ; De mon frére ayant nouvelle aucune, Qui par amour veult a moy revertir, Je ne luy puis tenir quelque rancune. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 252). Le grand flouron de l'hostel de Bourbon En son bourcq bon s'en doit il point sentir ? Hely, si fait, bon sang ne poeult mentir. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 172). VERTUS. Jamés bong sang ne poeult mentir. France est ta fille legitime [de Renommee] ; Se tu n'as les yeux esblouis, Tu vois que Charles le septisme Redoubla sa gloire en centime ; Sy fit son filz, le roy Loÿs, Ainsy que dire je l'oÿs (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 198).

Rem. Morawski 437 : Cuers ne puet mentir ; Hassell 225, S26, 27.

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     SENS     
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Peu vaut sens repus et avoir enfoui : Car homs qui entre en mer n'a pas tous ses voloirz. Un sages homs si doit pourvir en tous endrois. Wistaces n'iert pas folz, li contez de Boulenois ; Car poi vaut sens repus et avoirs enfouois. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 124).

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     SERF     
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[Même ordre d'idée] : LE CHEVALIER. Sire, qu'avez vous empensé De vous en si petit lieu mettre ? Se de vostre serf faites maistre, S'iert grant folour. (Mir. femme roy Port., c.1342, 168). Adont a fait Wistaces deffremer .I. forgier ; S'en trait une fiole, qui toute fu d'ormier, Et dis a le royne : "chi poés regaitier Le sanc nostre Signour, qui nous geta d'infer". Dont se va le royne tantost agenoullier, Et si troy fil aussi, et tout li chevalier ; Et puis vont le fiole acoler et baisier, Que Godefrois faisoit à Boulongne envoïer, Dont puis rechiut le mort, d'Aracle, le lanier. Qui d'un serf fait signour, il a mauvais loïer. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 120). Qui d'enfance nourist son serf delicativement, il le trouvera apres orgueilleus et rebeile. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 74). Ne donnerent poison Li sef franchy par mortel trahison A Alixandre ? Chose fu merveilleuse. N'ont fait les serfs mainte rebellion ? Serf eslever est chose perilleuse. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 135). [C'est le roi Lear qui parle] Aussy avoie bien oy dire le dit du villain qui dist ainsy : "Qui jette ce qu'en sa main tient, assez prez [var. a ses piedz] comme fol se maintient ; qui de son serf fait son seigneur vivre doit bien en deshonneur." (WAVRIN, Chron. H., t.1, p.1471, 90).

Rem. Hassell 228, S72.

89
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     SIEN     
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On fait tant du sien qu'on n'y a que donner : "...Hélas ! c'est grant mesquiez de li mal marier ; Car mauvais mariagez m'a fait deshériter : On fait bien tant dou sien c'on n'i a que donner." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 69).

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     SIX     
Tel cuide avoir six qui n'aura pas un as : Si a dit à Madoine, qui vault pis que Judas : "Morgans nous cuide bien avoir pris en ses las, Mais tels cuide avoir .six. qui n'ara mie .I. as !" (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 373).
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     SOURD     
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Il n'est si mauvais sourd que celui qui ne veut pas entendre : Il poet [un prud'homme], par un penseir, péquier si fausement Que s'il moroit tantost, sans nul confessement, Ou avoir repentanche, qui de bon coer descent ; Li déable d'enfer, qui sont nor qu'esrement, Emporteroient s'ame en infer droitement. Li bien qu'il aroit fait ne lui vauroit noient ; Ainsi par cheste preuve en fais démonstrement. Il n'est si mavais sours que chuis ch'oër ne voeilt. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 339). "Dame, ce dist le roys, bien sçavez sermonner. Se par ce me pouez de mon propos oster, Bien sçaurïez sermon et faire et achever." "Certes, dist la roÿne, or puis je dire au cler Que moult est mauvais sourt qui ne veult oïr cler." (Theseus Cologne I, 2 B., c.1361-1374, 202). Sy voy je assez que ma voix peu proffite A vous cuider tent inciter d'apprendre, Car mauvais sourd ne ceult oyr n'entendre (MICHAULT, Doctr. temps prés. W., 1466, 152).

Rem. Morawski 940 : Il n'est si maus sours com cis qui ne weut oïr ; Hassell 232, S117 ; DI STEF. 809b, sourd. Cf. aussi Morawsk 2277 : Sourt n'a duel.

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     SOURIS1          SOURIS2     
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La souris est perdue quand elle ne sait qu'un seul trou : Quant la duchoise l'ot, si geta .I. faus ris ; Puis a dit : "N'i aconte le monte d'un parisis ! Se j'en ai .I. perdut, tost en rarai .I. quis. Quant ne scet c'un seul trou, perdue est li soris." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 69). Dist Clingnès de Breubant : "Il y convient aviser. Ains que li besoingne viengne, se doit-on aprester. Li soris qui ne set que par un trau passer, Se voit à son consseie souvent atraper." (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 443).

Rem. Morawski 449 : Dahez ait la soriz qui ne set c'un pertuis et 1035 : La souriz est mauvese qui ne set c'um pertuis ; DI STEF. 809c, souris. Cf. aussi Morawski 638 : Encore est vive la soris.

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     TAIRE     
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Qui de tout se tait de tout a paix : Si se fault taire. Qui de tout se tait, de tout a paix. Laisse aler ; laisse chascun bien se conviegne (GERS., Réf. roy. G., 1405, 1153). Qui de trestout se taist, il doit bien pais avoir ; Et si ne sont pas bon à dire tout li voir. Hastiève gent et sot n'aront jà grant avoir. Qui se melle de tout, parler li font doloir. Pour l'escuïer le dis, qui voiloit tout savoir : Si en rechieupt le mort que nuls ne doit voiloir (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 297).

Rem. Morawski 1906 : Qui de tout se tait de tout a pais ; Hassell 234, T5.

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     TORT1          TORT2     
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Qui tort veut faire à autrui doit payer tous les frais : Li chevaliers li donne l'or qui laiens avoit : Bien mille florins d'or, en son escrin, trouvoit. Mais moult envis lesd prist, Bauduins, là endroit. Li chevaliers jura que tous les averoit ; Et qu'il les a consuis aujourd'ui, de son droit. Qui tort voelt faire autrui, touz les frais païer doit. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 202).

95
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     TRAHISON     
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Nul ne peut de trahison se garder : Quant li contes de Flandre oï l'entention Que Bauduins emmaine, sus .I. cheval Gascon, Blanche, sa soer germaine, ne li vint mie à bon : "Hélas ! che dist li contes, déchius sui du larron ! Il n'est nulz qui se puist garder de traïson..." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 173). Adonc se commança [Tristan] de sa main a seigner, Et dist : "Pere des cieulx qui tout as a bailler, Or n'est nulz qui se puist de trahison garder." Valeran appella et le print a hucher : "Aÿ ! lerres, traïstres, moult as ceur losenger, Quant tu as huy trahy a guise de murdrier Celui dont ante estoit ta courtoise mouller. Cousine m'est tafille, tu ne le peus noier." (Tristan Nant. S., c.1350, 382).

Rem. Hassell 240, T73.

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     TRUIE     
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Les pourcelets amendent ce que la truie méfait "Les fautes des parents rejaillissent sur les enfants" : ...Et puis s'est escriés, a moult haute raison : "Amulainne d'Orbrie, fil au putain, glouton, Vostre homme comparroient le vostre traÿson : Che que la truie fait, les pourchiaus demand'on." (Bât. Bouillon C., c.1350, 180). Et Glorians s'escrie : "Fel lères maléois, Vous avés comparé che que nous fait Gaufrois". Che que le truie fait, compère mainte fois Li petis pourchelez, dont che n'est mie drois. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 100). Maiz chascun des enfans une croix apporta Qui molt m'a fait panser qu'a tort on les greva, Maiz ce fu par la mere qui vers moy folÿa, Et vous avés molt bien ouÿ dire pieça Que ce que truye fait le porcel comparra. Obaÿr me convint ad ce c'on en jugia. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 364). Je le dy pour ung fait Dont tout le paÿs ruye, Car ce meffait la truye Qu'amendent pourcelet, C'est verité. (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 157).

Rem. DI STEF. 723b, pourceau.

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     VENTER     
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Tant vente qu'il pleut : Li califes (...) Li dist : "Maistres Thumas, tout chou laissier t'estuet ! Car cheste espreuve-si pas avenir ne poet Au pourpos que je di ; n'en donroie .I. un estoit.. Mais le mont fait aleir où mes maistres le voelt, Ou je vous destuirai ; ensi li corps me moet !" "Ha !" dist maistres Thumas "tant vente com il ploet." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 339).

Rem. Morawski 2305 : Tant vente il qu'il pleust ; Hassell 246, V53 ; DI STEF. 879c, venter. Cf. aussi Morawski 2464 : Vente et pluet, va cui estuet.

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     VIE     
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Quand on perd la vie on ne peut la ravoir : Qui de trestout se taist, il doit bien pais avoir ; Et si ne sont pas bon à dire tout li voir. Hastiève gent et sot n'aront jà grant avoir. Qui se melle de tout, parler li font doloir. Pour l'escuïer le dis, qui voiloit tout savoir : Si en rechieupt le mort que nuls ne doit voiloir ; Car, quant on pert la vie, on ne le poit r'avoir. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 297).

99
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     VIE     
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Qui ne garde sa vie, jamais n'en aura de meilleure : Là peussiés veoir le plus pesant estour Qui onques fuist, en terre, prise de gens d'onnourv : Conte, roy, duc, et prinche, estoient li plusour ; D'aventurer leurz vies, n'orent nulle hidour. Qui ne garde sa vie, jammais n'ara millour. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 185).

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     VOLONTÉ     
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Bonne volonté doit être reputée pour oeuvre : Blanche entent le raison, moult très bien li agrée ; Moult volentiers païast as hiraus leur journée. Bonne volonté doit pour oevre estre contée. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 89). Mon tres redoubté seigneur, prenez en gré, s'il vous plaist, car se ly homs fait le mieulx qu'il puet ne scet, on le doit prendre en gré, car, en aucuns cas, bonne voulenté doit estre reputée pour euvre. (ARRAS, c.1392-1393, 312).

Rem. DI STEF. 908b, volonté.

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